Je suis née rebelle et j'ai tendance à m'élever contre certaines choses qui me paraissent injustes ou tout simplement avec lesquelles je ne suis pas d'accord. Il est vrai que je ne comprends pas toujours tout du premier coup si ce n'est pas clairement expliqué, voir si tu ne me fais pas un schéma 🙄, cependant, j'ai un réel problème avec le mot "trouble", qui est très négatif et gênant... et tu auras beau m'expliquer que... Je ne suis pas d'accord !
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Voici donc ma rébellion du jour.
Commençons par la définition de ce mot : "trouble", qui peut varier selon le contexte, mais de manière générale, voici les principaux sens du mot :
En langage courant
Perturbation ou dérangement : Le terme "trouble" désigne une situation où l'ordre, le calme ou le fonctionnement habituel d'une chose est perturbé.
Exemple : "Il y a eu un trouble dans la salle lorsque l'alarme a sonné."
En psychologie ou médecine
Dysfonctionnement ou altération : En psychologie ou en médecine, un "trouble" fait référence à une condition où un processus biologique, mental ou comportemental ne fonctionne pas comme attendu, entraînant des difficultés ou des souffrances pour la personne concernée.
Exemple : "Un trouble de l'anxiété est une condition où la peur devient excessive et incontrôlable."
Altération du fonctionnement : Le trouble impacte le fonctionnement normal de la personne (cognition, émotion, comportement, etc.).
Syndrome ou pattern : Il s’agit souvent d’un ensemble de symptômes regroupés sous une même appellation (trouble bipolaire, trouble du spectre de l’autisme, etc.).
Souffrance ou handicap : Pour être qualifié de "trouble", la condition doit entraîner une souffrance significative ou une difficulté dans la vie quotidienne.
En droit ou sociologie
Perturbation sociale ou légale : Le terme peut aussi désigner un dérangement dans l’ordre public ou social, parfois accompagné d’un impact légal.
Exemple : "Les manifestations ont causé un trouble à l'ordre public."
En optique ou perception
État de manque de clarté : En lien avec la vision ou la perception, "trouble" peut désigner une perte de netteté ou de transparence.
Exemple : "L'eau était trouble après le passage du bateau."
Étymologie
Le mot "trouble" vient du latin médiéval turbulare, qui signifie "agiter" ou "perturber", dérivé de turba, qui signifie "foule" ou "désordre". Cette origine illustre bien l’idée de perturbation ou de confusion.
En conclusion, un "trouble" implique toujours une forme de perturbation, qu'elle soit physique, psychologique, sociale ou liée à la perception.
Ah oui ! Ado, certains profs me disaient "perturbée", mais non, je ne suis pas perturbée, je suis simplement une personne qui refuse de rentrer dans un moule qui ne lui correspond pas, et qui questionne ce qu'on voudrait lui imposer et qui ne sont pas logiques...
Le terme "trouble", tel qu'il est utilisé dans la nosographie médicale pour décrire le TSA (trouble du spectre autistique) ou le TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité), est lourd de connotations négatives. Il renvoie à une vision souvent réductrice et stigmatisante de qui nous sommes. Pourquoi ce mot me pose problème, et est-il possible de le remplacer par une terminologie plus respectueuse et inclusive ?
En médecine, le mot "trouble" est utilisé pour définir une altération ou un dysfonctionnement par rapport à une norme prédéfinie, souvent celle de la majorité neurotypique. Il désigne également une condition qui entraîne des difficultés significatives dans le quotidien, qu’elles soient sociales, émotionnelles ou professionnelles. Dans le cadre du TSA ou du TDAH, ces diagnostics insistent sur les difficultés que nous rencontrons dans des environnements formatés pour répondre aux besoins des neurotypiques. Ainsi, le TSA est qualifié de "trouble" en raison des différences dans la communication, les interactions sociales et les comportements répétitifs. De même, le TDAH est classé ainsi à cause des difficultés liées à l’attention soutenue, l’organisation ou la gestion de l’impulsivité. Pourtant, ce cadre médical néglige souvent les forces et les talents associés à ces conditions.
Le mot "trouble" lui-même est problématique, car il véhicule l’idée d’un problème à résoudre ou d’une maladie à soigner. Il projette l’image d’une personne "cassée", "dysfonctionnelle", ou inférieure à une norme implicite. Cette perception peut être profondément décourageante et stigmatisante. En réalité, le TSA et le TDAH ne sont pas des défaillances, mais des expressions naturelles de la diversité neurologique. Ces différences ne posent problème que lorsqu’elles se confrontent à un environnement ou des attentes inadaptés.
Nous ne sommes pas dysfonctionnels. nous fonctionnons différemment.
Les personnes TSA, par exemple, peuvent exceller dans des domaines comme la logique, la créativité ou la mémorisation, et présentent souvent une sensibilité unique qui enrichit leur perception du monde. Les personnes TDAH, quant à elles, sont souvent dynamiques, débordantes d’idées innovantes et capables d’une hyperfocalisation impressionnante lorsqu’un sujet les passionne. Ces caractéristiques, loin de relever d’un "trouble", reflètent une richesse de diversité cognitive.
Certaines communautés prônent aujourd’hui un changement de terminologie, s’appuyant sur le concept de neurodiversité. Ce concept, introduit par Judy Singer dans les années 1990, défend l’idée que les différences neurologiques, comme le TSA ou le TDAH, ne devraient pas être perçues comme des pathologies mais comme des variations naturelles de la cognition humaine. Plutôt que de stigmatiser les individus en utilisant des termes comme "trouble", il serait possible de parler de "profil neuro-atypique", de "style cognitif différencié" ou encore de "variation neurodéveloppementale". Ces termes mettent l’accent sur la diversité et le respect, plutôt que sur une norme rigide et souvent exclusive.
Malgré ces propositions, le terme "trouble" reste prédominant dans le langage médical, car il permet de structurer des cadres diagnostiques clairs et de garantir l’accès à des droits, des aides et des accompagnements spécifiques. Cependant, cela ne signifie pas que cette terminologie soit figée. Les mentalités évoluent, et avec elles, les mots. On se souvient qu’il n’y a pas si longtemps, l’homosexualité était classée comme un "trouble" par la médecine avant d’être reconnue comme une variation normale de la sexualité humaine.
Changer les mots, c’est changer les perceptions. En reconsidérant la manière dont nous parlons du TSA ou du TDAH, nous pouvons aider à mettre en lumière leurs forces et leurs contributions uniques. Ce ne sont pas des "troubles" ou des anomalies à corriger, mais des façons différentes et précieuses de percevoir le monde. Peut-être qu’un jour, ces différences seront simplement reconnues comme des formes de neurodivergence, sans aucune connotation négative. 💙
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