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Un jour, on m’a qualifiée de TOP... Trouble Oppositionnel avec Provocation

Cet article est inspiré du livre :


Il y a quelque temps, une personne m’a regardée droit dans les yeux et a dit : "Tu es un vrai cas de TOP."

Sur le moment, je n'ai pas su quoi répondre.

"TOP ?"

Ça sonnait presque comme un titre honorifique… jusqu’à ce que je fasse quelques recherches. Et là, j’ai compris que ça ne collait pas du tout à qui je suis !


Alors, j’ai décidé d’enquêter davantage pour comprendre pourquoi cette étiquette m’avait été collée et, surtout, pourquoi elle ne me correspondait pas.


Cet article est un peu long mais super intéressant, alors prépare-toi un café ou un smoothie, installe-toi confortablement et n'hésite pas à donner ton avis dans les commentaires 😊

TOP or not TOP je t'explique tout

 

Sommaire :


 

Quelle est la définition scientifique du TOP ?


La définition scientifique du Trouble Oppositionnel avec Provocation est basée sur les critères établis par des manuels diagnostiques, tels que le DSM-5 (Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux, 5ème édition) publié par l'American Psychiatric Association. Selon ces critères, le TOP est un trouble comportemental caractérisé par un schéma durable de comportements d'opposition, de provocation, de défi, et de colère envers les figures d'autorité, qui dépasse ce qui est typique pour l'âge de développement de l'individu.


Selon le DSM-5

Le DSM-5 définit le TOP par la présence de quatre (ou plus) des symptômes suivants, qui doivent être observés pendant une période d'au moins six mois. Ces symptômes sont regroupés en trois catégories principales.


  1. Humeur colérique ou irritable :

    • Se met souvent en colère.

    • Est souvent susceptible ou facilement agacé par les autres.

    • Est souvent fâché et rancunier.


  2. Comportement argumentatif ou provocateur :

    • Conteste souvent les personnes en position d'autorité (par exemple, les adultes pour les enfants ou les adolescents).

    • Refuse souvent de se conformer aux règles ou aux demandes des figures d'autorité.

    • Embête délibérément les autres.

    • Blâme souvent les autres pour ses propres erreurs ou mauvais comportements.


  3. Caractère vindicatif :

    • A été méchant ou vindicatif au moins deux fois au cours des six derniers mois.


Les critères diagnostiques supplémentaires

Pour être diagnostiqué comme TOP, les comportements décrits ci-dessus doivent également provoquer une détresse importante chez l’individu ou chez ceux qui l'entourent (par exemple, membres de la famille, collègues de travail) ou nuire de manière significative au fonctionnement social, éducatif, professionnel, ou à d'autres domaines importants de la vie de l’individu et ne pas être exclusivement observés dans le cadre d'un épisode de trouble psychotique, de trouble dépressif majeur ou de trouble bipolaire. De plus, si l'individu présente également un trouble du spectre de l'autisme, un retard mental ou un trouble de communication, les comportements doivent être excessifs par rapport à ce qui est typique pour l'âge mental de l'individu.


Spécification de la sévérité

Le DSM-5 précise également trois niveaux de sévérité pour le TOP.


  1. Léger : Les symptômes ne se manifestent que dans un seul contexte (par exemple, à la maison, à l'école, au travail).

  2. Modéré : Les symptômes se manifestent dans au moins deux contextes.

  3. Sévère : Les symptômes se manifestent dans trois contextes ou plus.


Le contexte de la manifestation du TOP

Les comportements du TOP doivent être fréquents et durables. Ce ne sont pas des réactions occasionnelles de frustration ou de défi qui sont attendues dans certaines circonstances de stress. Le trouble est diagnostiqué lorsqu'il existe un schéma stable et persistant de comportements inadaptés qui interfère de manière significative avec le fonctionnement quotidien de la personne.


Le TOP est donc un trouble comportemental marqué par une attitude de défi, de colère, et de provocation persistante envers les figures d'autorité. Ce trouble dépasse les réactions normales pour l'âge de développement de la personne et cause une détresse significative ou une altération de son fonctionnement dans divers domaines de la vie. La reconnaissance du TOP repose sur une évaluation clinique complète, incluant un examen de l’historique de comportement de l’individu et l'impact de ces comportements sur sa vie quotidienne et ses relations interpersonnelles.


 

La reconnaissance du TOP chez l'adulte


Le TOP est reconnu par les professionnels de santé mentale, mais principalement comme un trouble de l'enfance et de l'adolescence. Cependant, le TOP chez l'adulte est encore un sujet relativement nouveau et moins bien défini dans les classifications médicales actuelles, comme le DSM-5 ou la CIM-10. Ces manuels se concentrent surtout sur le TOP chez les enfants et les adolescents, souvent sans mentionner explicitement sa persistance à l'âge adulte.


Pourquoi ce manque de reconnaissance chez l'adulte ?

Plusieurs raisons expliquent ce manque de reconnaissance. D'abord, on pense généralement que le TOP diminue ou se transforme avec l'âge. Beaucoup de comportements associés au TOP chez les enfants, comme les crises de colère ou le refus de suivre des règles, peuvent évoluer avec le développement personnel et les changements de responsabilités à l'âge adulte. Par conséquent, le trouble n'est pas toujours vu comme persistant au-delà de l'adolescence, ou il peut être interprété différemment, comme un symptôme d'un autre trouble (par exemple, trouble de la personnalité, TDA/H, etc.).


De plus, la recherche sur le TOP chez les adultes est encore relativement limitée. Les études se concentrent davantage sur les enfants et les adolescents, et il y a moins de données sur la manière dont ce trouble peut se manifester ou évoluer chez les adultes. Les adultes qui présentent des symptômes similaires à ceux du TOP peuvent être diagnostiqués avec d'autres troubles, comme un trouble de la personnalité borderline, un trouble bipolaire, ou encore un TDA/H, qui peuvent partager certains symptômes de l'opposition et de la provocation.


Cela dit, il y a un intérêt croissant parmi les professionnels de santé mentale pour reconnaître que certains adultes continuent de présenter des comportements typiques du TOP. Certains psychiatres, psychologues, et thérapeutes reconnaissent que chez certains adultes, des symptômes persistants de défiance, de provocation, et d’opposition aux règles peuvent refléter une continuité du TOP de l'enfance. Ces symptômes peuvent causer des difficultés importantes dans leur vie quotidienne, au travail, dans leurs relations, et dans leur bien-être général.


Quand le TOP est suspecté chez un adulte, les professionnels de santé mentale adoptent souvent une approche clinique complète, en tenant compte de l’historique du patient, de ses antécédents de comportement à l’enfance, et de la manière dont ses symptômes actuels affectent sa vie. Il est possible qu'ils diagnostiquent un autre trouble qui semble mieux correspondre à l’ensemble des symptômes, mais ils peuvent aussi proposer des stratégies de gestion adaptées aux comportements de défiance et d’opposition, même sans un diagnostic formel de TOP.


Pour l'instant, le TOP chez l'adulte n'est pas systématiquement reconnu dans les manuels diagnostiques standards, mais de nombreux professionnels de santé mentale reconnaissent que des comportements liés au TOP peuvent persister à l'âge adulte. Ce domaine est encore en développement, et il est probable que la compréhension et la reconnaissance du TOP chez l'adulte évolueront avec le temps et les nouvelles recherches.


En attendant, si vous vous reconnaissez dans ces comportements ou si vous en souffrez, il est toujours utile de consulter un professionnel de santé mentale qui peut vous aider à mieux comprendre vos réactions et vous fournir des outils pour les gérer au quotidien.


Le TOP ne disparait pas !

Le diagnostic du TOP est surtout basé sur les comportements d'un enfant ou d'un adolescent, comment se manifeste t'il chez un adulte ?


Comme expliqué plus haut, chez l'adulte, le TOP est moins bien documenté et moins souvent diagnostiqué que chez l'enfant ou l'adolescent, mais il ne disparaît pas nécessairement avec l'âge. En réalité, le TOP évolue et se manifeste différemment à mesure que la personne gagne en maturité et s'adapte aux exigences de la vie adulte.


Comment se manifeste-t-il ?

Chez l'adulte, les comportements typiques du TOP ne prennent pas toujours la forme de crises de colère, de disputes ouvertes ou de défis directs comme c’est souvent le cas chez les enfants. Voici quelques façons dont le TOP peut se manifester chez un adulte :


  1. Des réactions de résistance passive

    • Plutôt que de s'opposer directement, un adulte avec un TOP peut montrer une résistance passive, comme ignorer les instructions, traîner des pieds pour accomplir des tâches ou minimiser l'effort pour des choses qu'il ne veut pas faire. Ce comportement peut se traduire par une forme de procrastination intentionnelle, ou par des tentatives subtiles de contourner les attentes sans se confronter directement.


  2. Argumentation constante et contestation des règles :

    • Ces personnes ont souvent un besoin intense de contester les règles ou les décisions perçues comme injustes, arbitraires ou restrictives. Ils peuvent avoir tendance à argumenter, à débattre longuement pour prouver qu’ils ont raison, et à remettre en question l'autorité de manière fréquente et persistante, même dans des situations où cela semble inapproprié ou disproportionné aux autres.


  3. Une méfiance envers l'autorité :

    • Ils peuvent développer une méfiance marquée envers toute forme d'autorité ou de contrôle. Ils peuvent avoir du mal à respecter les règles établies par les figures d'autorité (comme les supérieurs au travail, les autorités légales, etc.) et à tolérer les contraintes imposées par la société.


  4. Une hostilité ou un cynisme latent :

    • Un autre signe du TOP chez l'adulte est un comportement marqué par une hostilité ou un cynisme latent envers les autres, surtout envers ceux qui essaient de les diriger ou de les influencer. Cela peut se traduire par des remarques sarcastiques, une attitude provocatrice ou une tendance à critiquer de manière excessive.


  5. Défiance dans les relations personnelles :

    • Dans leurs relations personnelles, ils peuvent être constamment sur la défensive, prendre les commentaires ou les critiques de manière très personnelle, et réagir de façon exagérément hostile à toute suggestion qui pourrait être perçue comme une tentative de contrôle. Cela peut rendre les relations difficiles, car leurs proches peuvent sentir qu’ils marchent sur des œufs.


  6. Des comportements impulsifs ou irresponsables :

    • Ils peuvent parfois agir de manière impulsive, prendre des décisions sans tenir compte des conséquences, simplement pour affirmer leur indépendance ou éviter ce qui est perçu comme une imposition extérieure. Par exemple, quitter un emploi brusquement parce qu’on n’aime pas être encadré, ou refuser des opportunités simplement parce qu’elles viennent avec des conditions strictes.


  7. Des conflits professionnels fréquents :

    • Sur le lieu de travail, ces comportements peuvent se traduire par des conflits fréquents avec les collègues ou les supérieurs, un refus de suivre les politiques de l'entreprise, ou une difficulté à accepter les critiques constructives. Les adultes avec un TOP peuvent aussi éprouver une forte aversion pour les environnements de travail trop structurés ou hiérarchiques et peuvent préférer travailler seuls ou en autonomie.


Le TOP ne disparaît pas simplement à l'âge adulte; il évolue avec le temps, influencé par l'expérience, la maturité émotionnelle, et les contextes de vie. Avec l'âge, ces manifestations peuvent devenir plus subtiles et moins évidentes que chez l'enfant ou l'adolescent, mais elles restent présentes et peuvent causer des difficultés dans différents aspects de la vie.


Certains adultes apprennent à masquer leurs comportements d'opposition pour mieux s'intégrer socialement ou professionnellement, mais cela ne signifie pas que la tendance sous-jacente à l'opposition a disparu. Au contraire, ils peuvent exprimer leur TOP de manière plus discrète, à travers des formes de résistance passive ou des comportements indirects. Par exemple, plutôt que de défier ouvertement, il peut éviter les situations où il sait qu'il devra se conformer à des règles ou à des attentes, choisissant de ne pas participer ou de rester à l'écart des environnements contraignants. Ou encore, ce trouble peut se transformer ou être associé à d'autres troubles comme le trouble de la personnalité borderline, le trouble de la personnalité antisociale, ou des troubles de l'humeur comme la dépression ou l'anxiété, notamment lorsque la frustration accumulée se manifeste sous d'autres formes.


Le TOP chez l'adulte est une continuité d'un trouble comportemental de l'enfance, mais qui s’adapte aux nouvelles réalités et contextes de la vie adulte. Bien qu'il ne soit pas toujours diagnostiqué sous cette étiquette, ses manifestations persistent et peuvent affecter la qualité de vie et les relations interpersonnelles. C’est un trouble évolutif qui nécessite une compréhension nuancée et une approche thérapeutique adaptée pour aider les personnes concernées à gérer leurs comportements de manière plus constructive.


 

Quelle différence avec le "Phénomène de réactance psychologique" ?


La réactance psychologique et le Trouble Oppositionnel avec Provocation partagent certaines caractéristiques, notamment une réaction négative à l'autorité ou aux contraintes perçues. Cependant, ils diffèrent de manière significative en termes de définition, de contexte, et d'intensité des comportements.


Qu'est-ce que la réactance psychologique ?

La réactance psychologique est un phénomène décrit par la psychologie sociale qui se produit lorsqu'une personne perçoit que sa liberté d'action, de choix ou d'expression est menacée ou restreinte. En réponse, cette personne ressent une motivation interne pour rétablir cette liberté. Cette réactance peut se manifester par des comportements de défi, de résistance, ou même de rejet de la demande ou de la règle perçue comme restrictive.


Elle n'est pas considérée comme un trouble mental. C'est une réponse émotionnelle et comportementale temporaire et normale qui peut se produire chez n'importe qui, dans une situation où l'individu se sent contraint ou forcé. Par exemple, lorsqu'une personne est explicitement interdite de faire quelque chose qu'elle trouve agréable ou souhaitable, elle peut ressentir une envie plus forte de faire exactement ce qui est interdit, simplement pour réaffirmer son autonomie.


Les différences principales entre le TOP et la réactance psychologique


  1. Nature et classification :

    • TOP : Il s'agit d'un trouble comportemental reconnu cliniquement, diagnostiqué principalement chez les enfants et adolescents, mais qui peut persister chez les adultes. Il est caractérisé par un schéma persistant et durable de comportements de défi, d'opposition, de colère, et de provocation envers les figures d'autorité.

    • Réactance psychologique : Il s'agit d'un phénomène de psychologie sociale et non d'un trouble clinique. La réactance psychologique est une réaction normale à une perception de perte de liberté ou de choix. Elle est souvent temporaire et situationnelle.


  2. Durée et persistance :

    • TOP : Les comportements du TOP sont constants, persistants, et durent au moins six mois selon les critères diagnostiques du DSM-5. Ils apparaissent dans divers contextes (par exemple, à la maison, à l'école, au travail) et affectent de manière significative le fonctionnement quotidien et les relations interpersonnelles.

    • Réactance psychologique : La réactance est typiquement une réaction temporaire et situationnelle. Elle se manifeste en réponse directe à une menace perçue sur la liberté ou l'autonomie d'un individu et disparaît généralement lorsque cette menace est supprimée ou que la liberté est rétablie.


  3. Intensité et gravité :

    • TOP : Le TOP implique des comportements d'opposition et de provocation qui sont excessifs par rapport à ce qui est typiquement attendu pour l'âge et le stade de développement de l'individu. Ces comportements provoquent une détresse ou une altération importante du fonctionnement social, éducatif, ou professionnel.

    • Réactance psychologique : La réactance peut varier en intensité, mais elle n'atteint pas le même niveau de persistance ou de gravité que le TOP. Elle ne provoque généralement pas une détresse ni une altération durable du fonctionnement de la personne.


  4. Conscience et motivation :

    • TOP : Les comportements du TOP ne sont pas toujours conscients ou délibérés. Ils peuvent être impulsifs et motivés par des réactions émotionnelles profondes, parfois inconscientes, à une frustration ou à un sentiment de perte de contrôle.

    • Réactance psychologique : La réactance est souvent une réponse consciente et motivée par un désir de restaurer une liberté perçue comme menacée. L'individu est généralement conscient de sa réaction et de sa motivation pour agir à l'encontre de la contrainte.


  5. Application clinique :

    • TOP : Le TOP nécessite souvent une intervention clinique, telle que la thérapie cognitivo-comportementale, pour aider à gérer et réduire les comportements problématiques.

    • Réactance psychologique : La réactance ne nécessite pas d'intervention clinique, sauf si elle devient un obstacle important dans la vie quotidienne ou se manifeste dans un contexte de troubles psychologiques sous-jacents.


La réactance psychologique est une réaction normale et temporaire à une menace perçue contre la liberté individuelle, motivée par un désir de restaurer cette liberté. En revanche, le TOP est un trouble clinique persistant qui se manifeste par des comportements de défiance et d'opposition envers l'autorité de manière excessive et inadaptée pour l'âge de l'individu. Tandis que la réactance est une réponse contextuelle et consciente, le TOP est un schéma de comportement profond et souvent inconscient qui peut nécessiter une prise en charge spécialisée.


 

Oui mais, le TDA/H présente aussi une opposition à l'autorité


En effet, il est courant que des personnes ayant un Trouble Déficitaire de l'Attention avec ou sans Hyperactivité présentent des comportements d'opposition ou de défiance envers l'autorité. Cependant, ces comportements ne sont pas systématiquement liés au TDA/H lui-même, mais peuvent être associés à des caractéristiques communes ou à des troubles comorbides, comme le Trouble Oppositionnel avec Provocation, qui peut souvent coexister avec le TDA/H.


Voici quelques raisons pour lesquelles les personnes ayant un TDA/H peuvent manifester une opposition à l'autorité.


  1. Impulsivité et frustration :

    • Le TDA/H est caractérisé par une impulsivité marquée et une difficulté à contrôler ses émotions. Ces personnes peuvent réagir de manière impulsive face aux règles ou aux attentes, surtout lorsqu'elles se sentent frustrées, incomprises, ou contraintes. Cette impulsivité peut se traduire par une opposition apparente ou un comportement provocateur, même si ce n'est pas intentionnel.


  2. Difficultés de régulation émotionnelle :

    • Beaucoup de ces personnes éprouvent des difficultés à gérer et à réguler leurs émotions. Elles peuvent avoir des réactions émotionnelles intenses à des situations qu’elles perçoivent comme injustes, autoritaires, ou trop rigides. Ces réactions peuvent inclure des comportements d'opposition ou de colère, en particulier lorsque l'autorité ou les règles semblent interférer avec leur liberté ou leur capacité à s'exprimer.


  3. Réaction à la rigidité et aux attentes élevées :

    • Les personnes avec un TDA/H peuvent se sentir submergées ou stressées par des environnements trop structurés ou des attentes élevées, surtout si elles ont du mal à s'organiser, à se concentrer, ou à suivre des directives strictes. En réponse, elles peuvent se montrer opposées ou défier l'autorité de manière défensive, pour éviter de se sentir inadéquates ou critiquées.


  4. Difficulté à tolérer l'ennui et la monotonie :

    • Le TDA/H est souvent associé à une intolérance à l'ennui et à un besoin de stimulation constante. Si une personne avec un TDA/H est contrainte de suivre des règles ou des routines qui lui semblent ennuyeuses ou dénuées de sens, elle peut réagir en s'opposant ou en défendant son besoin de diversité et d'intérêt, ce qui peut être perçu comme une opposition à l'autorité.


  5. Hyperfocalisation sur l'injustice perçue :

    • Elles peuvent parfois être très sensibles à ce qu'elles perçoivent comme de l'injustice ou de l'incohérence dans les règles imposées par une figure d'autorité. Cette sensibilité peut déclencher des réactions d'opposition ou des comportements argumentatifs, surtout si elles sentent que l'autorité est exercée de manière arbitraire ou sans explication.


Comorbidité avec le Trouble Oppositionnel avec Provocation (TOP)

Une proportion significative des enfants et des adultes avec un TDA/H présente également un TOP. En fait, les études montrent que jusqu'à 40 à 60 % de ces enfants peuvent aussi avoir un TOP. Cette co-occurrence signifie que les comportements d'opposition à l'autorité, de défi et de provocation observés chez une personne TDA/H peuvent parfois être le résultat de ce trouble comorbide plutôt que du TDA/H lui-même.


Distinction entre le TDA/H et le TOP

Il est important de faire la distinction entre les comportements d'opposition qui peuvent résulter du TDA/H et ceux qui relèvent d'un TOP.


  • Dans le TDA/H : L'opposition ou le défi peut souvent être une réaction impulsive ou liée à la frustration causée par les symptômes du TDA/H (comme la distraction, la difficulté à suivre les consignes, ou l'inattention). Ces comportements ne sont généralement pas motivés par une intention constante de défier l'autorité, mais plutôt par des difficultés à gérer des situations où l’attention, l’effort, ou la patience sont requis.

  • Dans le TOP : L'opposition est plus intentionnelle et persistante. Les comportements de défi et de provocation envers l'autorité sont constants et font partie d'un schéma de comportement durable qui dépasse ce qui est attendu pour l'âge ou la situation. Les personnes avec un TOP peuvent ressentir un besoin fort et fréquent de contester les règles et les figures d'autorité, indépendamment des symptômes du TDA/H.


Il est courant que les personnes avec un TDA/H manifestent des comportements d'opposition ou de défi envers l'autorité, souvent en raison de leur impulsivité, de leurs difficultés de régulation émotionnelle, et de leur intolérance à la frustration ou à l'ennui. Cependant, ces comportements ne sont pas nécessairement le signe d'un TOP, à moins qu'ils ne soient persistants, intentionnels, et présentent un schéma durable d'opposition et de provocation. Quand ces deux troubles coexistent, ils peuvent se renforcer mutuellement, rendant les comportements d'opposition plus fréquents et plus intenses.


Mais alors, comment être sur que le TOP n'est pas un TDA/H ?

Vous l'aurez compris, il peut être difficile de distinguer le TOP de comportements liés au TDA/H, car ces deux conditions peuvent souvent coexister et se présenter avec des symptômes qui se chevauchent, comme l'opposition à l'autorité, l'impulsivité, et la difficulté à réguler les émotions. Cependant, il existe des critères spécifiques et des approches pour clarifier si une "réactance" ou opposition est principalement due au TDA/H ou si elle est indicative d'un TOP distinct.

Voici comment on peut différencier les deux :


1. Comprendre les différences de base entre le TDA/H et le TOP


  • Le TDA/H est principalement un trouble neurodéveloppemental caractérisé par des symptômes d’inattention, d’hyperactivité, et d’impulsivité. Les personnes avec un TDA/H peuvent avoir des comportements de défi ou d’opposition, mais ces comportements sont généralement des réponses impulsives ou liées à une frustration face à des tâches difficiles, à la distraction, ou à l’ennui.

  • Le TOP est un trouble comportemental spécifique caractérisé par un schéma persistant de comportements de défiance, de provocation, et d'opposition envers les figures d’autorité. Ces comportements ne sont pas seulement impulsifs ou situationnels; ils font partie d'un schéma intentionnel et durable de défi, souvent motivé par un sentiment d'injustice ou de méfiance envers les règles imposées.


2. Observer le contexte et la fréquence des comportements

Pour distinguer si l'opposition est liée au TDA/H ou au TOP, il est important de considérer le contexte et la fréquence des comportements d'opposition :


  • Dans le TDA/H : Les comportements d'opposition sont souvent situationnels. Par exemple, ils surviennent principalement dans des situations où la personne est confrontée à des tâches ennuyeuses, répétitives, ou difficiles qui nécessitent une attention soutenue. Ces comportements peuvent également se produire lorsqu'il y a une surcharge sensorielle ou émotionnelle. Une fois la source de la frustration éliminée (par exemple, une tâche terminée ou une stimulation réduite), les comportements de défi ou d’opposition diminuent généralement.

  • Dans le TOP : Les comportements d’opposition sont généraux et persistants. Ils apparaissent dans divers contextes (à la maison, à l'école, au travail) et sont dirigés envers différentes figures d'autorité. Ces comportements ne sont pas limités à des situations spécifiques de frustration ou d'ennui; ils font partie d'un schéma global de défi et de provocation. Le TOP implique une résistance active et régulière, même dans des situations où la tâche ou la demande n'est pas particulièrement difficile ou frustrante.


3. Analyser l'intention et la motivation derrière les comportements

Un autre moyen de différencier le TOP du TDA/H est d’examiner l’intention et la motivation sous-jacentes aux comportements d'opposition :


  • Dans le TDA/H : L'opposition n'est généralement pas intentionnelle ou motivée par un désir de défier l'autorité. Elle résulte souvent de l’impulsivité, d’une faible tolérance à la frustration, ou de la difficulté à comprendre les consignes. Par exemple, un enfant avec un TDA/H peut réagir de manière impulsive ou sembler défier une règle simplement parce qu’il a oublié l'instruction ou n’a pas réussi à se concentrer suffisamment longtemps pour la suivre.

  • Dans le TOP : L'opposition est souvent intentionnelle et motivée par un désir de s’opposer ou de contester les règles perçues comme injustes, arbitraires, ou inutiles. Il y a souvent un schéma délibéré de défiance ou de provocation, indépendamment du niveau de frustration ou d’inconfort personnel ressenti.


4. Examiner la présence d'autres symptômes caractéristiques

Les cliniciens prennent également en compte d'autres symptômes caractéristiques pour distinguer le TOP du TDA/H :


  • Symptômes du TDA/H : Inattention (difficulté à se concentrer, tendance à être facilement distrait), hyperactivité (difficulté à rester assis, comportement agité), et impulsivité (difficulté à attendre son tour, interruptions fréquentes). Les comportements d'opposition dans le TDA/H sont souvent accompagnés de ces symptômes.

  • Symptômes du TOP : Colère fréquente, humeur irritable, vindicativité (revanche), tendance à provoquer délibérément les autres, comportement argumentatif, et refus constant de se conformer aux règles ou aux demandes. Ces symptômes vont au-delà de ceux observés dans le TDA/H et montrent un schéma plus profond et persistant de comportement provocateur.


5. Considérer la comorbidité et l'évolution du comportement

Il est également essentiel de prendre en compte la comorbidité.


  • Environ 40 à 60 % des enfants ayant un TDA/H présentent aussi un TOP. Dans ces cas, les comportements d'opposition peuvent être plus prononcés et fréquents. Une évaluation par un professionnel peut aider à déterminer si les comportements d'opposition relèvent principalement du TDA/H ou s'ils indiquent un TOP distinct qui coexiste.

  • L'évolution du comportement avec l'âge peut également fournir des indices. Chez certains individus, les symptômes du TDA/H diminuent avec l'âge, mais les comportements d'opposition persistants et intentionnels indiqueraient plutôt la présence d’un TOP.


6. Utiliser des outils d'évaluation clinique

Les professionnels de santé mentale utilisent souvent des outils d'évaluation clinique spécifiques pour faire la distinction entre le TDA/H et le TOP. Ces outils incluent des questionnaires, des entretiens cliniques, des observations comportementales, et des rapports des parents, des enseignants, ou des collègues.


  • Par exemple, le Conners' Rating Scales ou le Behavior Assessment System for Children (BASC) peuvent aider à évaluer les symptômes du TDA/H, tandis que d'autres échelles, comme l'Oppositional Defiant Disorder Rating Scale (ODD-RS), sont spécifiquement conçues pour évaluer les symptômes du TOP.


Pour être sûr que la "réactance" observée n'est pas simplement liée au TDA/H, il est important d'examiner le contexte, la fréquence, l'intention, et la motivation des comportements d'opposition, ainsi que de rechercher des symptômes distinctifs des deux troubles. Une évaluation clinique approfondie par un professionnel de santé mentale est indispensable pour poser un diagnostic précis et mettre en place une prise en charge adaptée.


 

Pourquoi le TOP ne me correspond pas du tout


Pour ceux qui n'auraient pas lu l'article entièrement, le Trouble Oppositionnel avec Provocation (TOP) est un trouble du comportement caractérisé par une attitude persistante de défi, d’opposition, et même de provocation envers les figures d’autorité. Les personnes diagnostiquées avec un TOP ont tendance à être souvent en colère, à se quereller avec les autres, à défier les règles de manière délibérée, et parfois même à être vindicatives.


Mais si on me connaît un peu, on sait que je suis très rarement en colère. En fait, je suis presque toujours de bonne humeur. J'aime rire, plaisanter, et partager des moments agréables avec ceux que j’aime. J'ai une vision plutôt positive de la vie. Quant à être méchante ou vindicative ? Jamais ! Ce n’est tout simplement pas dans ma nature. Donc, après un peu de réflexion, j'ai réalisé que ce "diagnostic" de TOP ne me correspondait pas du tout.


Ce que j’ai découvert en creusant

Alors, pourquoi quelqu’un a-t-il pensé que j'avais un TOP ? Eh bien, il s’avère que mon comportement d’opposition est plutôt lié à mon TDA. C’est lui le coupable de ce comportement qui, parfois, peut paraître un peu… disons… "rebelle".


Oui, je peux m’opposer ou réagir de manière inattendue, mais ce n’est jamais intentionnel. Ce n’est pas parce que je veux défier l’autorité ou provoquer quelqu'un. C’est plutôt une réaction spontanée, parfois même inconsciente, à la frustration ou à une situation qui me semble injuste ou peu stimulante.


Ce qui est important de comprendre, c’est que mon "opposition" n’est jamais calculée. Je ne planifie pas de défier les règles ou de contester les autorités. Quand je me retrouve à dire "non" ou à remettre en question quelque chose, c’est souvent parce que mon cerveau réagit à la situation de manière impulsive. Je cherche plutôt à comprendre, à trouver du sens, à m'exprimer librement. Et tout cela, sans mauvaise intention !


Contrairement à ce que l’on pourrait penser avec un TOP, je n'ai pas de problème à m'entendre avec les autres. Je suis rarement en conflit avec les personnes qui m'entourent, et quand cela arrive, c’est généralement à cause d’un malentendu plutôt que d’une intention provocatrice de ma part. Mon TDA me pousse à vouloir explorer, comprendre, et vivre de manière authentique, même si cela signifie parfois remettre en question ce qui me paraît arbitraire.


Ce que j’ai appris de cette confusion

Cette expérience m’a fait réaliser à quel point il est facile de mal comprendre les comportements des autres, surtout lorsqu’ils ne correspondent pas aux normes sociales. Ce n’est pas parce que je peux parfois sembler opposée ou réticente que je cherche à défier ou à provoquer qui que ce soit. Au contraire, ma motivation est souvent positive : je veux juste rester fidèle à moi-même et vivre selon mes propres règles, sans faire de mal à personne.


Pour moi, c'était une vraie leçon. Cela m'a rappelé l'importance de comprendre ce qui se cache derrière nos comportements et ceux des autres. Les étiquettes peuvent parfois être utiles, mais elles ne racontent jamais toute l’histoire. Aujourd'hui, je sais que mon TDA n'est pas un défaut, mais une partie de moi qui me rend unique. Et il ne fait de moi ni une personne colérique, ni méchante. Il fait de moi quelqu'un qui veut comprendre le monde à sa manière et qui apprend chaque jour à trouver un équilibre entre ses impulsions et sa réalité.


Ce que je veux dire à ceux qui se reconnaissent

Si vous vous sentez parfois "opposés" ou "rebelles" sans vraiment le vouloir, peut-être que vous n'êtes pas non plus un "TOP". Parfois, nos réactions sont le résultat de notre cerveau qui fonctionne différemment, et c’est tout à fait normal. Ce qui compte, c’est de se comprendre, de s'accepter, et de chercher des moyens de vivre en harmonie avec soi-même et avec les autres.


Et surtout, ne laissez personne vous étiqueter ou vous juger sans connaître toute l’histoire. Vous êtes plus que des comportements, vous êtes des personnes entières, avec vos propres expériences, défis, et forces. Restez fidèles à vous-mêmes, même si cela signifie parfois remettre en question les attentes des autres. Parce que, au fond, c'est comme cela que l'on grandit et que l'on se découvre vraiment.

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