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Quand un diagnostic change tout (et rien à la fois)

Ou quand la vie te colle un post-it...


Voilà un peu plus d'un an que j'écris et que je partage avec vous plein de choses que, j'espère, vous trouvez utiles. En tout cas, vous, vous m'aidez chaque jour à exister !


J'ai toujours aimé écrire. J'ai des tas de carnets qui, à la base, ne sont pas destinés à ça, mais sur lesquels je finis inévitablement par gribouiller mes pensées, mes idées, même si elles sont parfois irréalisables, tordues ou beaucoup trop optimistes pour un monde aussi pessimiste que celui dans lequel on se réveille chaque jour.


Vous ai-je déjà parlé de moi ? De qui je suis ?Je ne sais pas, il y a plus d'une centaine d'articles, et franchement, je n'ai pas envie de vérifier. 😅


 

La première fois que j'ai passé un test en dehors du cadre scolaire, c'était il y a 25 ans, j'avais alors 25 ans. Je n'avais pas le niveau d'étude pour intégrer une formation d'ingénieur. J'ai donc dû passer des tests avec une dizaine d'autres personnes pour que le centre de formation puisse juger mon niveau. Bref, suite à ce test, essentiellement de logique, j'ai été convoquée à un rendez-vous avec la personne qui surveillait la salle. Et là, elle m'a demandé si j'avais triché.


Quoi ?! 😱 Bah non, comme d'habitude, j'avais fini avant tout le monde et j'avais vérifié plusieurs fois qu'il n'y avait pas un verso que j'aurais raté. J'avais tout raté, quoi...


Non, en fait, 99 % de bonnes réponses. Moi, je me dis : génial, je vais intégrer cette formation !

Pas tout de suite. Elle m'a proposé un rendez-vous avec la psychologue du centre pour vérifier mon QI. Bah pourquoi ? Moi, je voulais juste intégrer cette formation, qui, visiblement, me filait entre les doigts.


Ma curiosité (ou mon "m'en foutisme" légendaire) m'a tout de même menée à ce rendez-vous. Finalement :

"Mme Monge, vous avez un QI supérieur à 130."

Ok, vous êtes sûre ? Non, parce que je suis un peu lente à la détente et parfois jugée un peu bête… Il paraît même que je fais des trucs bizarres.


 

Deux mois plus tard, à ma grande joie, j'intègre cette formation, mais je n'ai pas pu la suivre jusqu'au bout. Les allers-retours en train, les horaires que cela m'imposait, ont eu raison de moi. Dans le train, j'étais obligée d'aller en première classe, dans un wagon non-fumeur (oui, on pouvait fumer dans les trains au début des années 2000). Pourquoi ? Parce que je ne supportais pas le bruit, la lumière de ces néons horribles, les odeurs des gens qui ne se lavent pas et ces dragueurs de bas étage qui me promettaient monts et merveilles.


Je galère donc de boulot en boulot, mais j'apprends vite, et ça, c'est un atout. Malgré cela, les gens sont bizarres et je préfère souvent partir avant de tomber en dépression. Je n'ai jamais gardé une place plus de deux ans : par ennui, par ras-le-bol des commérages colportés à la photocopieuse, ou de ces discussions inintéressantes à la pause café. Et j'en passe...


 

15 ans plus tard, me voilà à me demander si mon ami virtuel rencontré dans un groupe Facebook HPI, à qui je tenais la grappe mes nuits d'insomnie sur Messenger, n'avait pas raison en disant que, peut-être, toutes mes difficultés étaient dues à un TSA que j'ignorais. Lui-même autiste, il avait été surpris quand je lui ai dit que "non, je ne suis pas autiste".


Puis, suite à un burn-out bien sévère en 2014, j'ai rencontré plusieurs psychiatres : entre "Mme Irma" ou encore celle qui voulait que je retourne travailler pour payer des séances de psychanalyse parce que "Mme Monge, votre problème, c'est que vous avez un problème avec les femmes." Oui, ça, c'est pas nouveau. À chaque galère dans ma vie, une pétasse supérieure au reste du monde était dans l'équation.


 

Le diagnostic

J'ai fini, grâce à mon médecin traitant qui me fournissait en antidépresseurs et anxiolytiques pour tenir bon au boulot, par rencontrer la psychiatre du CRA de Tours. Six mois plus tard, le diagnostic tombe :

"Vous êtes autiste de haut niveau, pas Asperger, parce que votre langage n'est pas développé."

Ok, je n'ai pas bien compris la fin de cette phrase, étant donné que, si, mon langage est plutôt riche. J'ai juste du mal à m'exprimer verbalement, ce qui d'ailleurs me fait paraître "idiote". Mais par écrit, c'est tellement plus simple !


Quand je suis sortie de cette restitution, je flottais. Le monde autour de moi me paraissait différent, plus "facile", compréhensible peut-être. Je ne sais pas.


Le test HQI lors des tests au CRA n'est pas ressorti. J'ai un QI supérieur à la moyenne (115, je crois), mais pas supérieur à 130. Sur le coup, c'était un peu perturbant, mais finalement, on s'en fout...


 


Une fois rentrée dans ma tanière, je lis le diagnostic : TSA, trouble anxieux chronique et trouble de l'attention. Le souci, c'est que je suis repartie du CRA avec un post-it sur lequel la psychologue avait noté le nom d'une ergothérapeute et... C'est tout. Débrouille-toi avec ça, ma grande !


diagnostic avec post-it

Au fil de mon parcours diagnostic, j'ai eu la chance de croiser des personnes formidables, souvent elles-mêmes autistes ou très proches de cette réalité. L’ergothérapeute, par exemple, m'a beaucoup marquée. Sa femme était autiste, et il me racontait avec humour leurs couacs du quotidien, ces situations qui, au final, devenaient des anecdotes hilarantes. Même le médecin-conseil de la Sécurité sociale, qui a validé ma pension d'invalidité, était autiste… ainsi que sa femme ! Ces rencontres m’ont permis de me sentir moins seule et de mieux comprendre que, malgré les difficultés, il est possible de vivre pleinement, à sa manière.


 

Voilà, vous savez tout… Enfin presque ! 😉


Et vous quel est votre parcours ? Partagez votre témoignage dans les commentaires, j'adorerais vous lire.

Prenez soin de vous, et @ très bientôt ! 😊

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