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Le Trouble de l'Alimentation Sélective chez les Adultes

Dernière mise à jour : 9 août

Quand les haricots verts ne sont pas une option...


Introduction

TARE
"Quand les haricots verts ne sont pas une option... 🍓✨ #Humoristique #Illustration #TroubleAlimentationSélective"

Le trouble de l'alimentation sélective, également connu sous le nom de trouble alimentaire restrictif/évitatif (TARE), est souvent perçu comme un problème de l'enfance. Cependant, de nombreux adultes continuent de lutter avec cette condition, qui se caractérise par une restriction alimentaire sévère, une aversion marquée pour certains aliments ou textures, et une alimentation extrêmement limitée. Ce trouble peut avoir des répercussions significatives sur la santé physique, mentale et sociale.


Qu'est-ce que le Trouble de l'Alimentation Sélective?

Le trouble de l'alimentation sélective se distingue des autres troubles alimentaires par sa nature restrictive et évitante, qui n'est pas motivée par des préoccupations liées au poids ou à l'image corporelle, mais plutôt par une aversion sensorielle ou émotionnelle envers certains aliments. Les personnes atteintes de ce trouble peuvent éviter des aliments spécifiques en raison de leur texture, goût, couleur ou odeur, ou en raison d'expériences négatives antérieures associées à ces aliments.


Les symptômes et les diagnostiques

Les symptômes du trouble de l'alimentation sélective peuvent varier en intensité et en type, mais incluent souvent :


  • Une alimentation limitée à quelques aliments préférés, souvent de manière rigide.

  • Une aversion extrême pour certains types d'aliments, surtout ceux avec des textures ou goûts spécifiques.

  • Une détresse significative lors de l'exposition à des aliments non préférés.

  • Des repas sociaux évités ou sources de stress.

  • Des carences nutritionnelles possibles dues à une alimentation restreinte.


Le diagnostic de TARE est généralement posé par un professionnel de santé mentale, souvent à l'aide d'entretiens cliniques et de questionnaires diagnostiques. Il est important avant tout d'exclure d'autres troubles alimentaires et de prendre en compte l'impact de cette condition sur la vie quotidienne et la santé globale.


Les causes et les facteurs de risque

Les causes du trouble de l'alimentation sélective sont complexes et multifactoriels. Parmi les facteurs de risque possibles, on trouve :


  • Facteurs sensoriels : Une sensibilité accrue aux textures, goûts ou odeurs peut jouer un rôle majeur.

  • Expériences négatives : Des épisodes traumatisants liés à l'alimentation, comme un étouffement ou des vomissements, peuvent conduire à une aversion durable pour certains aliments.

  • Composantes génétiques : Une prédisposition familiale peut exister, indiquant un possible lien génétique.

  • Comorbidités : Le TARE est souvent associé à d'autres troubles comme l'autisme, le TDAH ou l'anxiété, qui peuvent exacerber les comportements sélectifs alimentaires.


Les conséquences et impact

Le trouble de l'alimentation sélective peut entraîner de graves conséquences sur la santé physique, notamment des carences en vitamines et minéraux, un poids insuffisant ou une malnutrition. Sur le plan mental, les personnes atteintes peuvent souffrir de stress, d'anxiété ou de dépression liés à leurs habitudes alimentaires. Socialement, elles peuvent éviter les repas en groupe, les sorties au restaurant, ou autres situations alimentaires, ce qui peut conduire à l'isolement.


Les approches thérapeutiques

Le traitement du trouble de l'alimentation sélective nécessite une approche multidisciplinaire, impliquant souvent des diététiciens, des thérapeutes comportementaux et des psychiatres. Les approches thérapeutiques courantes incluent :


  • Thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : Vise à modifier les pensées et comportements liés à l'alimentation.

  • Exposition graduelle : Introduit lentement de nouveaux aliments dans le régime alimentaire sous une supervision contrôlée.

  • Interventions nutritionnelles : Travaille sur l'équilibrage de l'alimentation pour éviter les carences.

  • Support social et familial : Implication de la famille et des proches pour un soutien continu et une gestion de l'environnement alimentaire.


Témoignage de Paul - 42 ans

Depuis aussi loin que je me souvienne, la nourriture a toujours été une source d'anxiété et de stress pour moi. Enfant, je me suis souvent retrouvé confronté à des repas où les textures et les saveurs des aliments provoquaient chez moi un profond dégoût. Les légumes verts, les aliments en sauce, et même certains fruits étaient hors de question. Mes parents pensaient que j'étais simplement un "mangeur difficile" et que cela passerait avec le temps. Mais les années ont passé, et ma sélectivité alimentaire est restée, voire s'est amplifiée.

Au lycée, les sorties entre amis autour d'une pizza ou d'un fast-food devenaient des épreuves de force. J'avais toujours peur de ne pas trouver quelque chose que je pourrais manger sans me sentir mal à l'aise ou sans provoquer des regards interrogateurs. Les anniversaires, les dîners de famille, et les repas de fête devenaient des sources de stress intense. J'ai souvent préféré inventer des excuses pour ne pas y assister plutôt que de devoir affronter mon trouble alimentaire en public.


Ce n'est qu'à l'université que j'ai finalement mis un nom sur ce que je vivais : le trouble de l'alimentation sélective. La révélation est venue après une discussion avec un ami qui étudiait la psychologie et qui m'a parlé du TARE. Pour la première fois, je ne me sentais plus seul ni "bizarre". Il y avait d'autres personnes comme moi, et surtout, il y avait des explications et des solutions possibles.


J'ai décidé de consulter un thérapeute spécialisé dans les troubles alimentaires. C'était un grand pas, mais absolument nécessaire. La thérapie m'a aidé à comprendre les racines de mes aversions alimentaires et à travailler progressivement sur l'introduction de nouveaux aliments dans mon régime. Nous avons commencé par de petites étapes, comme toucher les aliments qui me dégoûtaient, puis les sentir, et enfin les goûter, sans pression de devoir les aimer ou les manger entièrement.

Le processus a été long et difficile, mais petit à petit, j'ai élargi ma palette alimentaire. J'ai appris à gérer mon anxiété liée aux repas et à accepter que ce n'était pas une fatalité. Aujourd'hui, je suis capable de participer à la plupart des repas sociaux sans trop d'appréhension. Certes, il y a encore des aliments que je ne mange pas, mais j'ai trouvé un équilibre qui me permet de vivre plus sereinement.


C'est cette expérience personnelle qui m'a poussé à écrire et à partager des informations sur le trouble de l'alimentation sélective chez les adultes. Je veux que les gens sachent qu'ils ne sont pas seuls, que ce trouble est réel et qu'il est possible de le surmonter avec le bon soutien. Mon parcours n'a pas été facile, mais il m'a rendu plus résilient et m'a donné une passion pour aider les autres à traverser des défis similaires.


En partageant mon histoire, j'espère offrir de l'espoir et des ressources à ceux qui luttent encore avec ce trouble, et peut-être inciter quelqu'un à faire le premier pas vers la guérison.


 

Mise à jour : Suite à un message sur instagram qui me demande comment faire quand on souffre d'un trouble alimentaire sélective, voici quelques pistes

  1. Consulter un nutritionniste ou un diététicien spécialisé peut vous aider à établir un plan alimentaire adapté à vos besoins tout en respectant vos préférences alimentaires. Un psychologue spécialisé dans les troubles alimentaires peut aussi vous accompagner pour comprendre les causes sous-jacentes de votre trouble et travailler dessus.


  1. Progresser en essayant d'introduire petit à petit de nouveaux aliments dans votre alimentation, sans vous mettre la pression. Par exemple, si un aliment vous rebute, commencez par de très petites quantités ou essayez-le sous une forme différente (cuit au lieu de cru, mélangé à un plat que vous aimez, etc.).


  1. Ne vous jugez pas ! Il est important de ne pas vous juger pour vos préférences alimentaires. Acceptez que votre alimentation soit différente et que c'est ok. Avec du temps et du soutien, vous pourrez peut-être élargir vos choix alimentaires.


  1. Si certains aliments vous sont impossibles à manger, recherchez des alternatives qui peuvent apporter les mêmes nutriments. Par exemple, si vous ne supportez pas certains légumes, vous pouvez essayer des smoothies où le goût est masqué par des fruits que vous aimez.


  1. Créer un environnement apaisant dans lequel vous mangez en essayant de rendre vos repas aussi agréables et détendus que possible.


N'hésitez pas à demander de l'aide si vous en ressentez le besoin, que ce soit à des professionnels ou à des proches.


Courage, et prenez soin de vous !

 

J'espère que vous avez appréciez cet article et qu'il apportera un éclairage utile sur ce sujet souvent méconnu. Merci pour votre soutien continu ! 🙏


🔔 N'oubliez pas de liker, commenter et partager pour soutenir tous ceux qui vivent avec ce trouble !

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