Hello all !
Voilà, nous y sommes, cet article est le résultat du vote sur Instagram pour le compte Atypique World, le sujet qui a été choisi est présent sous ces lignes !
Mettons quelques points au clair entre nous, je ne vous connais pas et vice-versa donc il convient de vous donner des infos pour mieux apprécier la suite :
Le ton et le style.
J'emploie dans cet article le ton que j’utilise habituellement quand je m’exprime dans ma tête. Ma façon d’écrire c’est ma façon au quotidien de dire les choses (à part les auto-réponses que je me fais intérieurement et qu’ici je pose mais ne verbalise pas en général 😁), je ne cherche rien du tout à part partager mon expérience en couchant mes idées en tapotant sur mon clavier.
Donc il va s’agir de mon témoignage du point de vue du terrain avec mon parcours de vie tout singulier car oui je suis profondément convaincu que l’environnement dans lequel nous nous sommes développés a joué sur nos parcours de vie et notre cognition, c’est aussi pour ça que j’ai de suite validé (biais de confirmation diront certains au fond de la salle) le titre et concept du livre “Le talent est une fiction.” de Samah KARAKI.
Soyez indulgents, ça fait des lustres que je n'ai pas fait cet exercice.
Ma légitimité en tant que HQI.
Je suis un simple HQI parmi d’autres et mon témoignage n’est que le reflet de mon vécu, il ne vaut absolument pas généralité, je ne suis pas comme tous les HQI et eux ne sont pas tous comme moi… hein mais pourquoi donc ? tout simplement car, comme certains le disent et j’aime cette formulation, le HQI vient colorer la personnalité mais n’est pas la personnalité.
Je ne suis pas un auto diagnostiqué, j’ai passé un test psychométrique (le WAIS IV pour les intimes) pour valider ce fait, cela m’a permis d’adhérer à l’association Mensa d’ailleurs.
Arf c’est vrai… peut-être que parmi ceux qui ne se sont pas arrêtés au premiers caractère de l’article, certains se posent la question : “c’est quoi HQI ?”. Pour répondre, je ne vais pas faire un article sur la définition et le pourquoi ainsi que les idéologies, sachez simplement que lorsque j’ai écrit en titre HQI je veux dire par là Haut Quotient Intellectuel soit un QI évalué à plus de 130 selon le test psychométrique WAIS IV, on pourrait dire aussi simplement surdoué mais le fameux décalage (dont il est question dans l’article) me fait écarter ce terme volontairement.
Ma culture du HQI
J’ai lu pas mal pendant ma phase de recherche sur “le suis-je ou non ?” jusqu’à la validation par un vrai test (désolé pour la team TEAMS) et depuis mon adhésion à l’association Mensa.
Depuis j’avance à ma vitesse sur mes objectifs, ma procrastination ainsi que la gestion de mes émotions mais je ne cherche plus que du concret et je ne lis plus ce qui concerne le fonctionnement car j’ai compris/réalisé que nous avons tous des profils différents et qu’il faut se dompter en quelque sorte au lieu de chercher à être une copie du fonctionnement cognitif des copains.
Les “autres” mais c’est qui au juste ?
Les autres c’est clairement dans le sens moi et les autres, cependant il faut bien distinguer deux groupes/populations là-dedans : ceux qui sont HQI et ceux qui ne le sont pas.
Hey mais attends t’es en train de sous-entendre que t’es même décalé avec les autres HQI ? ah mais non on comprends plus rien !
En fait c’est une question de degré de décalage, comme le spectre autistique en somme, dans le sens où c’est un spectre et donc c’est large.
Pour la faire simple et ne pas passer trop de temps sur le contexte, disons que le décalage avec les non HQI est parfois énorme, celui avec les autres HQI n’est jamais énorme mais il peut être grand.
Attention toutefois, une chose est claire pour moi, le décalage qu’il y a avec les autres HQI n’est pas bloquant pour se comprendre et suivre nos idées ce qui n’est pas le cas, trop souvent, avec les non HQI.
La longueur de mon texte.
Je connais le TLNR (Too Long No Read) et du coup je suis au fait du risque de rédiger comme je pense, ici c’est une version simplifiée de ce que je peux dire sur le sujet sinon le support le plus adapté est … un livre … c’est pas le but ici, déjà que j’en ai perdu en route (des lecteurs ! qu’allez-vous imaginez ?!) !
Maintenant que nous avons posé le contexte, attaquons le sujet !
Schématiquement je recense cette liste comme décalage, c’est ce qui me vient à l’esprit :
Rarement compris.
Trop speed pour beaucoup si je fais pas gaffe.
La hiérarchie.
Les digressions.
La logique.
Mon niveau d'analyse de base n'est pas celui du commun des mortels visiblement.
Les ambiguïtés conversationnelles.
Ma métacognition.
Le respect des règles.
On va tenter d’ordonner tout ça via des blocs logiques : façon de penser, façon de s'exprimer :
Mon décalage dans ma façon de penser.
Ma métacognition.
Je fonctionne comme ça et je pensais que c’était le cas pour tout le monde, ça m’a valu des incompréhensions durant de longues années et des agacements sans nom jusqu’à la restitution de mon WAIS. La métacognition pour faire simple c’est d’avoir le recul/raisonnement sur son propre raisonnement, "pourquoi je pense ça ?", "quel est le lien logique dans ma mémoire qui m’a amené à penser ça ou ça ?" bref comme peut vous le dire Wikipédia c’est la capacité de penser sur ses propres pensées. Vous rajoutez à ça une bonne capacité à tout analyser et vous avez le champion universel de la procrastination 😁.
Ma “profondeur” d’analyse.
Je pense naturellement en évaluation du risque/des possibilités, je fais des sortes de scénarios à la Marvel multiverse, pour moi c’est pas non plus fou fou ou extraordinaire (y a moyen d’aller plus loin à chaque fois mais j’en fais volontairement l’économie) mais à chaque fois que je partage mon analyse du risque j’ai droit à “mais tu vas trop loin là !”, “où t’es allé chercher ça ?”, “houlà on y est pas encore !” et autres joyeuseté blessante et isolante. De mon expérience de vie, je “suranalyse” par rapport aux autres.
Ma logique.
Josef Schovanec parlait dans une interview d’Autistan, un pays où les choses seraient ce qu’elles sont censées être (entre autre). J’ai un trait commun avec mes amis les autistes, les choses doivent correspondre à ce qu’elles annoncent… oui hein vous voyez venir le bins là !
Dans notre société de consommation et “moderne” il y a beaucoup de marge entre ce qui est dit et ce qui est. J’ai durant mon parcours de vie déchanté entre ce qu’on promet et la réalité, notamment dans le secteur de la santé, le temps de la toilette au lit avec la technicité que cela demande versus la réalité notamment en maison de retraite = premier choc sans parler de la divergence sur la bienveillance (merci les “violences institutionnelles”). Bref j'ai constamment en tête ce décalage discours vs réalité.
J'aborde les autres aspects de ma logique dans les autres blocs de cette section, je voulais mettre ici l'accent sur ce qui est annoncé doit être, désolé pour les copains "puristes" (et vous avez raison, j'ai été flemmard).
Le respect des règles.
J’ai longtemps été naïf (très longtemps) concernant le respect des règles. En effet pour moi c’est important de respecter les règles au maximum (si y a des règles c’est qu’il y a une raison) sinon je ne me sens pas bien même si je ne suis pas contrôlé dans le respect des règles. J’ai appris avec le temps et un déclic via un film à ne pas toujours respecter les règles mais il y a une règle pour que je le fasse : être le seul à respecter la règle (si vous avez la réf bravo !). Cette adaptation est due au fait que dans un groupe quand vous êtes le seul à respecter une règle que personne d’autre ne respecte vous vous marginaliser (entre autre). Au final je ne dois plus trop être décalé avec beaucoup de monde mais à me lire vous voyez bien qu’il m’a fallu adapter mon décalage naturel de ce côté.
La hiérarchie.
J’ai toujours respecté la hiérarchie sauf que … faut qu’elle soit légitime à mes yeux. C'est-à dire que mon supérieur doit avoir les compétences adéquates pour être mon supérieur, si c’est juste un chef ça va être compliqué. Fort heureusement je n’ai pas souvent rencontré ce genre de supérieur hiérarchique.
Un décalage dans ce domaine de hiérarchie et d’organigramme d’organisation, si j’estime que ma demande est légitime peu importe le statut de la personne sur l’organigramme je vais l’ouvrir. Cela m’a valu des remarques/recadrages dans mon précédent job car je n’avais pas réalisé que mon poste était un bullshit job pour cette entreprise et donc mes demandes n’étaient pas “acceptables”… je suis parti depuis rassurez vous. Dans le cas que je cite, mon départ est la conséquence que cet employeur venait faire un doigt d’honneur à la valeur de ce que représente mon métier pour moi.
Mon décalage dans ma façon de m'exprimer.
Mes digressions.
Je fais souvent des digressions (d’un point de vue extérieur) quand je discute sans filtre, un sujet fait lien avec un autre et du coup ça m’évoque un truc, je veux le partager pour revenir au sujet d’origine. Le truc c’est que je suis capable de passer d’un sujet à l’autre sans soucis et je trouve ça même fun mais avec les non HQI c’est le “non mais tu m’as perdu là ! On parlait de quoi déjà ? tu peux pas te concentrer ?” donc ça c’est un décalage que je dois gérer au quotidien et surtout dans mes échanges pro.
Pour m’adapter je dois filtrer ce qui ressemblerait à de la digression et qui est pour moi une suite logique/naturelle à mon discours car dans ma tête ça s'enchaîne très bien et c’est lié.
Rarement compris quand je suis sans filtre.
Si je ne simplifie pas l’expression de ma pensée et la livre totalement alors mes chances d’être compris sont très faibles car je livre trop d’info pour les non HQI avec des trucs annexes qui ne sont pas forcément utiles au but de la communication (même si moi je juge que c’est pas mal d’avoir ces éléments en plus pour enrichir les échanges).
Syndrome de Cassandre, le fait que j’analyse les choses et mon expérience de vie font que je vois souvent l’issue des choses mais il m’a fallu faire le deuil de livrer ce qui est évident comme issue pour moi car d’une part les gens n’aiment pas entendre les choses qui ne vont pas dans leur sens et tant que ça ne s’est pas réalisé, pour beaucoup ce n’est que de la spéculation.
Le décalage est dans le niveau d’informations que je donne, je suis compris si je filtre, si je suis sans filtre c’est très compliqué pour beaucoup.
Ma vitesse d’expression quand je perd le contrôle ou le lâche volontairement.
Quand je suis passionné par le sujet j’ai tendance à être sans filtre et je suis à vitesse naturelle, le hic c’est que la vitesse naturelle est jugée “trop speed” par beaucoup et il n’est pas rare qu’on me dise “va moins vite et articule” ou alors “calme toi, ne t’énerve pas”... ma prosodie s’accélère par rapport à celle qui est adaptée au quotidien mais avec l’âge j’ai tendance à de moins en moins m’adapter😁.
Il est fréquent que je finisse les phrases de mes interlocuteurs car je les sens chercher leur mots et ça m’agace. Évidemment ça peut agacer ceux à qui je fini les phrases (surtout quand c’est enchainé)… je fais avec. Quand quelqu’un parle “speed” j’adore car ça me stimule, je ne ressens pas la fatigue que pas mal ressentent car c’est cool pour moi des personnes comme ça et je ne ressent pas de fatigue cognitive à les suivre… c’est le mode croisière par rapport à mon rythme intérieur.
Du coup le décalage est que je trouve la majorité des gens un peu mous et par moment ça m’agace.
Mais je sais m’adapter, le truc c’est qu’avec le temps ça me prend de plus en plus d’énergie de le faire.
Le manque de précisions dans les échanges chez les autres.
Depuis des lustres, en fait je suis né comme ça, j’analyse quasi tout et surtout ce qui est dit. Les discours sont parfois ambigus volontairement ou non. Je dois donc demander précision et parfois c’est pas clair de comprendre une question, un exemple trivial mais relatif à un moment ovni durant mon adolescence, mon camarade de classe Jérôme (c’est son vrai prénom et pour des raisons évidentes ça n’ira pas plus loin dans la précision) me demande quel est mon nom en se marrant … du coup bah pour moi c’est tout un truc qui vient :
Pourquoi cette question ?
Pourquoi est-ce qu’il se marre ?
Il s’attend à ce que je réponde à un truc à côté de la plaque visiblement.
Non, il veut peut être enchainer une phrase à la con avec mon nom.
Mais quand il dit ‘mon nom” il s’attend à mon nom Civil ou alors le nom et prénom ?
Non je me pose la question légitimement car quand on pose la question quel est votre nom selon le contexte les gens
répondent soit par le nom soit par la combinaison nom et prénom… il veut quoi lui ?
Au final je lui pose la question : “qu’est ce que t’entends par nom ? juste mon nom Civil ou le nom et prénom ?” je vous zappe la suite c’est suffisant pour voir le décalage par l’exemple.
Avec le temps j’ai de mieux en mieux compris et j’arrive à simplifier/adapter mes réponses à mes interlocuteurs mais ce fut tout un apprentissage. Ce qui parait simple pour les autres était un chouilla complicado pour moi et en plus ça me donnait l’impression d’être bête car quand je répondais une réponse possible par rapport à la question pas très claire je faisais souvent un loupé… j’avais donné comme attendu une seule réponse mais j’en avais d’autres en stock…
Voilà, ceci est ma vision de par mon expérience sur le décalage que je peux avoir avec “les autres” et ne reflète pas forcément la réalité et l’expérience des autres HQI. Je rappelle que c'est une version raccourcie volontairement. D’ailleurs j’invite les autres HQI qui me lisent à partager les écarts/similitudes.
Allez hop il est tant pour moi de repartir sur mon grand sujet du moment (dans mon entourage ont me sort que c’est un intérêt restreint… je réfute mais j’accorde volontiers le fait que ça ressemble, sans en être de mon point de vue) : mon organisation personnelle !
That’s all pour cet article sur Le décalage avec les autres quand on est HQI !
Au plaisir d'échanger en commentaires.
Rémy
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