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Photo du rédacteurNoelle

J'ai l'attention d'un chiot

Dernière mise à jour : 10 déc.

Mais je ne suis pas toujours aussi mignonne 😅


Dans cette société où l'attention est devenue une ressource rare, certaines personnes, comme moi, se sentent parfois dépassées par leur propre esprit. En tant que personne TSA et TDA, je vis chaque jour avec un défi (et pas des moindre) de maintenir mon attention sur une tâche donnée.

Dans cet article, je vous partage mon expérience personnelle en tant que personne ayant "l'attention d'un chiot" et discuter des stratégies qui m'ont aidé à mieux gérer cette réalité.



Comprendre l'attention "Atypique"

Lorsque j'évoque l'idée d'avoir l'attention d'un chiot, cela suscite une image de boule de poils espiègle courant après chaque papillon ou jouet qui croise son chemin, alors pour ceux comme moi, qui vivent avec le TSA et/ou le TDA/H, cette expression prend tout son sens 🐶😅


Le trouble du spectre de l'autisme est caractérisé par des défis sociaux, de communication et de comportement, tandis que le TDA/H se manifeste par une difficulté à maintenir son attention sur une tâche spécifique, des niveaux élevés d'impulsivité et parfois une hyperactivité. Lorsque ces deux conditions coexistent, elles peuvent créer une expérience de l'attention qui ressemble à celle d'un chiot curieux, constamment attiré par de nouvelles stimulations.


Les caractéristiques spécifiques de ces troubles peuvent varier d'une personne à l'autre, mais certaines difficultés communes incluent la distraction fréquente, la difficulté à suivre des conversations, à rester concentré sur des tâches répétitives et à organiser ses pensées de manière linéaire. Et je n'exagère pas en affirmant que cela est source de frustration, d'incompréhension, voire de stigmatisation de la part de ceux qui ne connaissent pas ces troubles de près.


Pour ceux d'entre nous qui vivent avec l'attention d'un adorable chiot, il faut reconnaître que notre expérience de l'attention est tout à fait unique. Ce n'est ni un manque de volonté ni un choix délibéré de ne pas se concentrer. Au contraire, il s'agit d'un processus neurologique complexe qui nécessite une compréhension approfondie et des stratégies spécifiques pour le gérer.


 

Pour commencer, quelques études :

Des études récentes apportent un éclairage important sur le processus neurologique impliqué dans le Trouble du Déficit de l'Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) et le Trouble du Spectre de l'Autisme (TSA). Voici quelques points clés issus de ces recherches :


Mécanismes Neurobiologiques du TDAH : Ces recherches indiquent que les catécholamines jouent un rôle dans les syndromes hyperkinétiques chez l'enfant, liés au TDAH. L'augmentation de la dopamine extracellulaire, obtenue grâce à des médicaments comme le méthylphénidate, améliore les capacités d'attention en modifiant l'activité des neurones. Cette hypothèse suggère un dysfonctionnement complexe des synapses clés impliquées dans le TDAH, impliquant une diversité de cibles moléculaires​​.


En outre, des recherches soulignent que les processus neurologiques impliqués dans le TDAH sont influencés par une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux. Ces facteurs peuvent affecter le développement et le fonctionnement du cerveau, ainsi que les processus cognitifs, motivationnels et émotionnels. Il est important de noter que le TDAH peut également s'accompagner de problèmes somatiques tels que le diabète sucré, l'obésité ou des allergies. La compréhension de ces liens complexes entre les gènes et l'environnement, et leur influence sur des aspects tels que le stress oxydatif, l'inflammation et la résistance à l'insuline, reste un domaine de recherche actif.


Mon avis perso (il n'engage que moi)

le TDAH n'est pas simplement une question de symptômes comportementaux, mais implique des aspects neurobiologiques profonds qui nécessitent une compréhension et une gestion spécialisées. Les traitements médicamenteux, bien qu'efficaces pour atténuer certains symptômes, ne suffisent pas toujours à eux seuls. Les approches thérapeutiques doivent souvent être complétées par des stratégies cognitives, comportementales et environnementales pour aider à gérer efficacement le trouble.


L'interaction entre les traitements pharmacologiques et les thérapies cognitives et comportementales est indispensable. Alors que les médicaments peuvent aider à réguler certains des déséquilibres chimiques dans le cerveau, les thérapies comportementales et cognitives peuvent fournir les compétences nécessaires pour gérer les défis quotidiens, améliorer les compétences organisationnelles et sociales, et réduire l'impact du TDAH sur la vie quotidienne.


Il y a un besoin croissant de sensibilisation et d'éducation concernant le TDAH, non seulement pour les personnes vivants avec ce trouble, mais aussi pour leurs familles, éducateurs, et employeurs. Comprendre le TDA/H et la manière dont il affecte les individus peut conduire à un meilleur soutien et à des ajustements dans les environnements éducatifs, professionnels et sociaux, ce qui peut grandement améliorer la qualité de vie de ces personnes.


Enfin, la recherche continue est essentielle pour mieux comprendre les mécanismes sous-jacents du TDA/H et pour développer des traitements plus efficaces et personnalisés. Comme la recherche progresse, il est probable que de nouvelles stratégies et interventions seront découvertes, offrant ainsi de meilleures options de gestion pour ceux qui vivent avec le TDA/H.


 

Dans cet article j'explore les défis que je/nous rencontrons au quotidien en raison de notre attention particulière, ainsi que les stratégies qui m'ont aidée à mieux gérer cette réalité. J'espère que cela non seulement éclairera ceux qui vivent avec ces troubles, mais aussi sensibilisera ceux qui les entourent à la complexité de cette "expérience".


Mes difficultés

Je vis quotidiennement avec ce défi qu'est le TDA. Les deux façons principales dont ce trouble façonne ma vie :


L'art de la distraction

L'art de la distraction

L'une des caractéristiques les plus marquantes est ma propension, vous l'aurez deviné, à être constamment distraite. Qu'il s'agisse d'une conversation entre amis, d'une réunion de travail ou même de tâches simples comme la préparation d'un repas (même si cette dernière est rare), ma capacité à rester concentrée est souvent mise à rude épreuve. Les détails autour de moi prennent vie, et il est difficile de résister à tout absorber. Ce n'est pas quelque chose de voulu, dans ces moments, ma cervelle s'évade et c'est parti dans l'oublie de ce que je suis en train de faire ou de dire pour passer à autre chose.


Mes pensées peuvent parfois ressembler à un labyrinthe où je me perds régulièrement (toujours tourner à droite pour voir la sortie ne fonctionne pas dans ce cas). J'ai du mal à organiser mes idées de manière linéaire, ce qui rend la communication et la prise de décisions parfois laborieuses. Les concepts simples peuvent devenir de véritables énigmes, et il me faut un effort considérable pour rester concentrée. J'ai besoin de dessiner ce que l'on me dit, faires des schémas, des listes, sinon, tout s'envole ! et je ne comprends plus rien à ce qu'on me raconte...


Cela rend mes interactions sociales particulièrement délicates. Suivre une conversation en groupe est compliqué, je perds le fil rapidement et je me sent submergée par les stimuli sensoriels. Cela ne signifie pas que je n'aime pas les interactions sociales, mais que parfois (souvent) cela nécessite un effort supplémentaire pour m'adapter à certaines situations. Je suppose (que dis-je, je suis sûre) que certaines personnes m'ont qualifiée de "stupide" même en connaissant mon trouble.


Les moments d'hyperfocus

Les moments d'hyperfocus

Curieusement, il y a aussi des moments où je peux être captivée par une tâche au point de ne pas pouvoir en détacher mon attention. Cet hyperfocus peut être incroyablement productif.

Mon truc à moi, c'est la programmation. Quand je suis sur un projet je n'en sors pas la tête, j'en rêve la nuit, parfois je me lève pour noter mes pensées/idées surgissant entre le sommeil et le réveil ou entre le coucher et l'endormissement. Je suis obligée de dormir avec un bruit de fond (Vive Netflix) pour ne pas laisser mes pensées m'envahir et ne plus pouvoir m'endormir.

Non seulement je suis superfocus quand je travaille sur un projet mais celui-ci envahit toute ma vie !

Un effondrement d'immeuble pourrait se produire, je ne l'entendrai pas.


Bien qu'exaspérants à certains égards, ce trouble fait partie intégrante de qui je suis. Il ne définit pas entièrement ma personne, mais ils influencent ma manière d'aborder le monde. Cependant, au fil des années, j'ai appris à accepter cette particularité et à chercher des stratégies pour mieux gérer cette attention qui aime se balader.


Mes stratégies

Mes stratégies

Au fil du temps, j'ai découvert diverses stratégies qui m'ont aidée à mieux gérer tout cela. Elles améliorent ma productivité, pas encore mes relations sociales et donc bientôt ma qualité de vie en général.


Établir des routines régulières m'aide à maintenir une certaine structure dans ma vie. J'ai découvert que lorsque je sais à quoi m'attendre à un moment donné de la journée, il devient plus facile de me concentrer sur les tâches à accomplir. Cela inclut des horaires fixes pour le travail, les repas, l'exercice et le sommeil. A condition qu'une idée surgit de nulle part vienne prendre toute la place !


Cependant, je ne vais pas vous mentir, je suis tellement dévorée par mon intérêt spécifique que je ne respecte absolument pas les routines que j'ai pu mettre en place. Mai je ne désespère pas non plus 😅

C'est un véritable problème chez moi, je ne fais aucun distinguo entre ma vie privée et ma vie pro, je n'ai pas d'horaire, je mange vite fait sur un coin de table (quand j'y pense) et je ne fais pas d'exercice. Je ne suis pas du tout un exemple en la matière.

Par contre, la liste de tâches est devenue ma meilleure amie. Elles sont partout, tout le temps. Elles me permettent de visualiser clairement ce que je dois faire et dans quel ordre. J'essaie de diviser les tâches en étapes plus petites et de les classer par ordre de priorité pour éviter de me sentir submergée.

Là ! je suis plutôt douée pour faire des listes et des cases à cocher 😁 (étonnamment, je n'ai pas encore fait d'appli pour ça. Papier + crayon c'est bien aussi😉 ).


Pour me concentrer, j'occupe mes mains et pour cela j'utilise différents Fidgets, mais mon préféré est la "Balle Atomic". Du coup Avec Atypique World, on s'est dit que la proposer aux personnes passant par ici et qui comme moi utilisent, ou souhaitent utiliser ce fidget, nous avons décidé de vous le proposer dans la Boutique Atypique des Fidgets Toys.


J'utilise diverses applications et outils technologiques pour m'aider à rester organisée. Alexa me rappelle mes routines et mes rendez-vous (et la pizza dans le four). La technologie est mon amie. Parce que c'est mon domaine et que je développe mes propres applis.


Je rêve d'une maison 100% connectée avec Jarvis 💗

En attendant je me contente d'outils mis à notre disposition comme :


Il y a aussi l'autre stratégie...

Celle à laquelle je pense et pour laquelle je dois passer à l'action !

La méditation et la pleine conscience aident à développer sa capacité à se concentrer. Ces techniques apprennent à reconnaître et à accepter les pensées et les distractions sans les laisser nous submerger. Une pratique régulière de la méditation aide également à calmer les esprits en ébullition. Alors je dois m'y pencher sérieusement.


Mais surtout

L'acceptation de soi et l'autocompassion et la principale des stratégies ( je peux l'appeler ainsi).

Mais surtout s'aimer

Apprendre à s'aimer et à s'accepter tel que l'on est, avec toutes ses particularités, est essentiel pour vivre une vie épanouissante malgré les défis que peut être de vivre avec le TSA et le Trouble du Déficit de l'Attention avec ou sans Hyperactivité (TDA/H) peuvent présenter.


En effet, reconnaître que sa valeur intrinsèque en tant qu'individus ne dépend pas de notre capacité à se concentrer de la même manière que les autres. Beaucoup d'entre nous sont perfectionnistes et nous nous jugeons sévèrement lorsque nous ne répondons pas aux normes conventionnelles de productivité ou de concentration.


Apprendre à lâcher prise de ces attentes irréalistes est libérateur. Nous sommes humains, et il est tout à fait normal de connaître des hauts et des bas dans notre capacité à maintenir notre attention. Alors plutôt que de s'en vouloir pour les moments où notre attention a flanché ou où nous avons été impulsifs, il est important de se pardonner. Chaque erreur est une occasion d'apprentissage et de croissance. Partager nos expériences avec d'autres personnes qui vivent des défis similaires peut nous aider à nous sentir moins seuls et à trouver des conseils pratiques.


Célébrer les succès, même les plus petits, renforce notre estime de soi. Chaque fois que nous surmontons un défi lié à notre attention, est une victoire. Et une victoire, ça se célèbre🥳🎉


Apprendre à être patient envers soi-même bien que compliqué, est un processus continu. Il est difficile de ne pas se laisser emporter par la frustration lorsque les choses ne se déroulent pas comme prévu, mais la patience est une qualité que je dois apprendre à développer.


L'acceptation de soi et l'autocompassion nous permettent de vivre notre vie avec confiance et résilience, quelles que soient les particularités de notre attention. Lorsque nous nous aimons et nous acceptons tels que nous sommes, nous devenons plus aptes à naviguer dans un monde qui peut parfois sembler peu accommodant pour ceux qui, comme moi, ont l'attention d'un chiot.


 

Conclusion

Au fil de cette exploration de ma propre expérience, j'ai pu constater que chaque défi est également une opportunité pour la croissance personnelle, l'apprentissage et la découverte de la résilience.


J'ai essayé d'aborder les divers aspects du trouble de l'attention, depuis sa compréhension jusqu'à sa gestion, en passant par les stratégies qui peuvent nous aider à mieux fonctionner dans un monde qui semble souvent être conçu pour ceux qui ont une attention plus "typique". Nous avons également souligné l'importance de l'acceptation de soi et de l'autocompassion dans notre cheminement vers une vie épanouissante.


Non, nous ne sommes pas seuls ! 👽😉

Il existe des communautés de soutien, des professionnels de la santé et des ressources disponibles pour nous aider à naviguer dans les moments de difficulté.


Vous avez le droit de vous aimer et de vous accepter tel que vous êtes, et cela devrait être la première étape sur votre chemin vers la réalisation de vos objectifs et la construction de relations positives.


En fin de compte, "l'attention d'un chiot" est une partie de ce qui nous rend unique, précieux et remarquable. Notre parcours est unique, et il n'y a pas de solution universelle pour tous. Chaque pas que nous faisons pour mieux comprendre nos difficultés et pour développer des stratégies qui fonctionnent nous rapproche d'une vie épanouissante. Et cela pas que en ce qui concerne le trouble de l'attention. Cela est valable dans toutes les sphères de la vie !


Ainsi, quand vous êtes marqués par des hauts et des bas, rappelez-vous toujours de fêter vos victoires, pardonner vos erreurs et continuer à avancer avec confiance. Nous sommes bien plus qu'une étiquette ou un diagnostic, nous sommes extraordinaires (si si) avec un potentiel illimité.


Je vous encourage à vivre chaque instant de votre vie avec une acceptation inconditionnelle de vous-même. Vous méritez tout le bonheur et la réussite qui vous attendent.

(Oh que cette conclusion est belle !)


 

Bibliographie




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